Réforme de la PACES : ce qui change pour les étudiants en médecine

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Depuis quelques années, l’enseignement de la médecine dans les universités françaises n’a cessé de connaître des modifications et des réformes. Pour faire face à des situations qui évoluent sans arrêt, les gouvernements successifs ont cherché des solutions afin de répondre à deux problématiques principales.

Réforme de la PACES : ce qui change pour les étudiants en médecine

D’un côté, le désert médical constaté dans de nombreuses zones de métropole et d’outre-mer est indéniable, et il est nécessaire de permettre aux étudiants de se former dans de bonnes conditions. Mais en parallèle, l’accès à la réussite et aux études de médecine semble être toujours plus complexe, notamment en raison des quotas qui sont définis à l’entrée des facultés.

Pour tenter de contrebalancer cet effet et réduire le nombre de refus et d’échecs, le circuit de la PACES médecine a été mis en place en 2010 et a connu plusieurs évolutions. Depuis la rentrée de 2020, il prend une nouvelle forme et s’appelle désormais le PASS, le Parcours d’Accès Spécifique Santé. Voici ce qu’il faut savoir sur ces deux cursus.

La PACES, qu’est-ce que c’est ?

Mise en place en 2010, la PACES (acronyme de Première Année Commune aux Études de Santé) a connu de nombreux changements en peu de temps. Des modalités de validation aux enseignements complémentaires, les étudiants en médecine ont fait face à des modifications fréquentes de leurs études en première année.

L’objectif de cette première année de médecine

L’objectif voulu initialement par le gouvernement était assez simple. Il s’agissait de permettre aux jeunes étudiants de se former aux bases de la médecine, en abordant des thématiques communes à toutes les filières accessibles par la suite.

Ainsi, non seulement les étudiants en médecine jouissaient d’une vision globale du métier, mais ils avaient aussi l’opportunité de s’orienter plus facilement vers les spécialités qui leur convenaient. De cette manière, la PACES se voulait comme une année d’orientation destinée à susciter les intérêts et à tester l’implication des futurs diplômés.

L’objectif de cette première année de médecine

Les domaines abordés

Lors de cette première année, les cours sont développés autour des cinq principaux axes de la santé, à savoir : la médecine, la maïeutique, l’odontologie, la pharmacie et la kinésithérapie, souvent abrégés sous le sigle MMOPK.

Des sciences humaines aux mathématiques, en passant par des matières plus pointues comme la biologie, la physique ou la chimie, le tronc commun a ainsi pour mission d’aborder une vision de la médecine à 360 degrés.

Validation de la PACES et numerus clausus en médecine

Pour valider sa PACES, un étudiant doit passer deux types d’examens. À la fin de son premier semestre, il participe à des épreuves communes regroupant l’ensemble des matières suivies. En fin de second semestre, c’est un concours de spécialité, dans le domaine choisi, qui doit lui permettre de passer en deuxième année.

Pour cela, il doit parvenir à se positionner parmi les meilleurs de sa spécialité, sur l’ensemble du territoire. C’est en effet un décret ministériel qui détermine le numerus clausus médecine, qui indique le nombre de places disponibles selon le domaine étudié.

Le PASS : ce qui change avec la nouvelle réforme médecine

Depuis la rentrée de 2020, toutefois, cette PACES a laissé place à un cursus un peu différent, revu notamment en fonction des besoins réels de chaque territoire. Conscient d’une certaine injustice dans la gestion des études de médecine, le gouvernement a mis en place le PASS, qui se distingue principalement par deux nouveautés.

La fin du numerus clausus

Mettant de côté le principe de quota à l’échelle nationale, la première année de médecine ouvre désormais à des filières dont le nombre de places est déterminé à l’échelle régionale. Plus de numerus clausus donc (un nombre limité de places), mais un numerus apertus (un nombre minimum de places), qui est choisi en accord avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), en fonction des besoins de chaque territoire.

Ainsi, ce sont désormais les facultés elles-mêmes qui indiquent le nombre de places qu’elles ouvrent pour chaque filière, de sorte à répondre à des besoins concrets.

Des possibilités de réorientation

Un autre inconvénient important que posait la PACES était celui de la réorientation. En effet, aucun parcours n’était mis en place pour les étudiants ayant échoué au concours, et qui pouvaient se présenter plusieurs années de suite sans parvenir à décrocher le précieux sésame.

Avec le Parcours d’Accès Spécifique Santé, il n’est plus possible de redoubler la première année. En revanche, des cursus supplémentaires sont ouverts, au niveau national et européen, afin de faciliter la réorientation des étudiants recalés.

La fin du numerus clausus

Notons aussi la possibilité pour les étudiants en cursus scientifique non médical de pouvoir se réorienter vers le nouveau PASS grâce à une licence LAS, ou Licence Accès Santé.

Une réforme PACES qui se veut plus près de la réalité

Si la réforme du concours PACES semble laisser de côté le droit à l’erreur, il cherche toutefois à répondre à des problématiques concrètes, en tenant compte des besoins humains à une échelle locale. Avec ce nouveau fonctionnement, l’accent est mis sur la lutte contre le désert médical, sans oublier la porte de sortie laissée ouverte pour les étudiants en difficulté lors de leur première année.